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Non Possumus

Participation au débat concernant la bénédiction du mariage civil des personnes de même sexe, par le pasteur François Anglade

Dix propositions pour fonder notre résistance – « Il y a au fond des âmes, depuis que Jésus-Christ en a pris l’empire, cette parole plus forte que la puissance de tous les rois : Non possumus. Vous nous demandez de placer notre conscience sous le sceptre d’un dictat : Non possumus »

I) Sept propositions pour la foi :

- Sola Scriptura – L’Eglise réformée de France déclarait en 1938 : « Elle affirme l’autorité souveraine des Saintes Écritures telle que la fonde le témoignage intérieur du Saint-Esprit, et reconnaît en elles la règle de la foi et de la vie »

1) parce que « la bénédiction » nous introduit dans le plan créateur et sauveur de Dieu et nous fait entrer dans la fécondité de l’Alliance, elle ne peut pas être manipulée pour servir nos fins personnelles ; au contraire nous croyons en la puissance subversive et souvent contrariante de la bénédiction (Cf. Ge 49,3 et 4 et Mt 5,11 et 12) ;

2) parce qu’en suivant les Écritures il est possible de définir ce qu’est l’institution du mariage qui crée certes différentes formes de familles selon les époques, mais qui donne comme constante : une alliance contractée entre deux personnes de sexe différents pour former une communauté de respect et d’amour et accueillir, s’ils sont donnés, les enfants qui naîtront ;

3) parce que l’Église, corps du Christ, n’est pas formée de justes, mais de personnes justifiées, non pas de personnes impeccables mais de personnes appelées à devenir des saints ;

4) parce que la Bible dénonce les relations de sexe entre hommes comme une des conséquences du désordre spirituel de l’idolâtrie, (Romains 1:25 (ils) ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen !)

5) parce que le Nouveau Testament ne stigmatise en particulier aucune forme du péché, la personne homosexuelle a toute sa place dans la vie de la communauté chrétienne en compagnie de tous les autres pécheurs appelés à la sanctification ;

6) parce tout pécheur qui se convertit est appelé à laisser la grâce agir en lui pour être conformé au dessein créateur et sauveur de Dieu ;

7) parce que le mariage ne se définit pas seulement par une alliance, ou seulement par un amour, comme dans le cas d’une union homosexuelle, mais aussi par la différenciation sexuée qui ouvre à la fécondité, le mariage homosexuel n’est pas un mariage au sens où nos pères en la foi nous en ont transmis la définition;

II) Trois propositions de type anthropologique

8) parce que la formation du couple homosexuel engendre la souffrance du couple due à sa stérilité et conduit au désir de l’enfant et finalement au « droit à l’enfant » ;

9) parce que, dans le cas de la famille homoparentale l’engendrement par procréation médicalement assistée ou la gestation pour autrui sont des pratiques qui privent ipso facto (par différence d’avec les accidents de la vie) l’enfant de l’un de ses parents ;

10) parce que la famille homoparentale ne fait pas droit, dans l’intimité familiale, à l’identification différenciée nécessaire à la construction de l’enfant, ce qui est source de carence dans la construction de l’adulte comme nous le rapportent de nombreux témoignages ;

En conséquence :

La bénédiction nuptiale, qui va bien au-delà d’un simple accueil, prononcée sur des unions de personnes de même sexe serait une tromperie !

Il me serait impossible de rester en communion avec une Eglise qui encourage ces bénédictions. Non possumus ! En outre j’affirme, pour l’avoir vérifié, qu’une personne homosexuelle qui se laisse rejoindre par la grâce de Dieu trouvera son identité et la joie de la vie éternelle. (1Co 6,11)

Pasteur François Anglade, DEA en théologie pratique IPT Paris 1993