Il y a d’autres formes de fécondité que la fécondité biologique. Ce qui est parfaitement vrai, et en particulier dans l’Eglise. En effet, le témoignage qui appelle à Jésus-Christ, qui ouvre le chemin de la foi, peut légitimement être qualifié de fécond, car « à tous ceux qui reçoivent la parole de Dieu venue dans le monde, elle donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1.12). Il s’agit de la fécondité de la foi, qui est le fruit du mariage avec l’Esprit-Saint, fécondité parlaquelle des hommes et des femmes qui étaient pour la mort renaissent à la vie. Et c’est en raison de cette fécondité, fondée dans la liberté de Dieu, que tous ceux qu’il appelle à devenir membres de l’Eglise y ont leur place pleine et entière, quel que soit leur état dans la chair. A ce titre, il n’y a dans l’Eglise ni homosexuels ni hétérosexuels chrétiens, célibataires ou en couple, mais seulement des chrétiens, dans la vie desquels Dieu investit la fécondité de la foi, selon sa volonté, afin qu’ils rendent témoignage non pas de ce qu’ils sont, mais du salut que Dieu adresse à leurs semblables en Jésus-Christ.
Tous ces chrétiens, et quel que soit ce qu’ils sont pour le monde, sont l’objet de la même bénédiction de Dieu, de sa même présence avec eux dans l’œuvre quotidienne de son salut. Mais au sein de cette bénédiction, la bénédiction particulière que Dieu adresse à ceux qu’il appelle, en tant qu’époux, à la procréation, leur est bien spécifique, de même que leur fécondité est bien spécifique : parce qu’elle n’est pas relative au ministère du salut, mais au ministère de la création elle-même.
J.-Y. Peter