Se condamnant

Il n’est pas question d’estimer les vertus ou les méfaits pour la société de l’homosexualité. « Tu es inexcusable, qui que tu sois, toi qui juges», écrit Paul aux romains (2.1), après avoir dressé une longue liste des « impuretés » et « choses indignes » auxquelles se livrent ceux qui «se vantent d’être sages» et «ne jugent pas bon d’avoir la connaissance de Dieu» (1.21-32) – liste par laquelle tout le monde s’entendra désigner. D’où la suite : « Tu es inexcusable car en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais comme eux. » Le message est clair : tout homme qui condamne un autre homme – c’est- à-dire conteste, pour quelque raison que ce soit, la valeur absolue de son existence – se condamne lui-même. Si donc l’Eglise ne peut pas bénir un mariage homosexuel, ce n’est pas parce que l’homosexualité, « c’est mal », car il n’est conforme à la mission de l’Eglise ni de condamner l’homosexualité, ni de l’approuver. L’Eglise n’a pas mission de désigner ce qui est mal, mais d’annoncer ce qui est le bien et ce par quoi le bien s’accomplit pour les hommes : l’Evangile de Jésus-Christ.

 

J.-Y. Peter