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Bénir est subversif

Le commandement du Christ, et des premiers chrétiens est clair : un chrétien doit bénir. Bénir les autorités (Romains 13,1), bénir ses ennemis (Luc 6,35), bénir toute personne (Romains 12,14). Notre attitude ne doit pas être de condamner mais de toujours vouloir le meilleur pour la personne concernée, qu’importe ce qu’elle est ou ce qu’elle fait.

Mais bénédiction n’implique pas approbation
En bénissant la femme adultère, Jésus n’a pas approuvé ses actes.  Pour Paul, la bénédiction de son ami Philémon comportait une demande explicite et verbalisée de changement d’attitude envers son esclave, Onésime (Philémon). En bénissant nos ennemis nous ne demandons pas qu’ils continuent à nous haïr. Au contraire, demander la bénédiction, demander le meilleur pour quelqu’un, peut aller de paire avec une attente de changement.

Alors qu’implique la bénédiction de l’Eglise sur un couple Pacsé : une invitation au mariage ? Bénir un voleur : un changement de métier ? Bénir un chef d’entreprise : un respect pour ses employés ? Bénir ses employés : un respect pour le chef d’entreprise ? Et, comme c’est la question qui, qu’on le veuille ou non, semble être dans l’esprit du moment : qu’implique vraiment la bénédiction d’un couple homosexuel ? Sa réussite ou sa fin ? D’aucuns affirmeront le premier ; d’autres le deuxième. Y a-t-il du sens dans une telle cérémonie quand les implications seront comprises de manières contradictoires ?

Soyons une Église qui bénit, et bénissons tout le monde, mais ne le prenons pas comme un acte innocent, gentil, facile. Au contraire, c’est un acte difficile, profond, parfois subversif et bouleversant, qui accepte chaque personne telle qu’elle est, mais qui ne souhaite pas toujours que les choses restent telles qu’elles sont.

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