Seigneur notre Dieu,
Dieu d’infinie tendresse et de miséricorde,
il t’a plu dans ta grâce de choisir Abraham,
pour en faire le père d’une multitude
et bénir à travers lui toutes les familles de la terre.
Seigneur notre Dieu, je reconnais devant toi
que selon ta promesse tu as largement béni
toutes les familles, hormis une seule, Sodome,
qui s’est éteinte dans le feu de son péché.
Je t’en prie, fais-nous la grâce de ne pas oublier
qu’un jour tu es allé visiter Abraham
et qu’alors tu n’as pas eu la force de lui parler de Sodome.
Tu n’as jamais voulu lui dire combien tu souffres
de porter le lourd fardeau de son péché,
car nul ne peut savoir combien ce péché-là te fait souffrir.
Tu t’es seulement présenté humblement devant lui,
et tu as attendu qu’il se mette à prier.
Et lui, très humblement aussi, s’est approché de toi
et, comme un père pour ses enfants, il s’est mis à prier ;
il t’a simplement demandé de tout son cœur,
non de bénir, mais de pardonner.
Et toi, Seigneur, avec ton coeur de Père,
tu lui as répondu ton profond désir de pardonner.
Seigneur notre Dieu, Abraham a senti ta douleur,
et pour ne pas t’infliger de porter plus encore,
il n’a pas osé prolonger sa prière ; il s’est tu.
Et sa douleur humaine s’est unie à ta douleur divine.
Alors, tu es reparti avec ton lourd fardeau ;
tu es descendu seul et en silence,
jusqu’au plus profond du péché de la ville,
avec ton amour infini pour chacun des habitants,
à la recherche d’un juste, ne serait-ce qu’un seul,
dans le profond désir et l’espoir de sauver la ville.
Mais nul dans cette ville ne s’est tourné vers toi ;
nul n’a fait appel à ta grâce infinie.
Seigneur notre Dieu,
Dieu d’infinie tendresse et de miséricorde,
fais-nous encore la grâce de ne pas oublier
que tu n’as pas voulu envoyer Abraham dans les rues de la ville ;
tu as envoyé ton Fils, ton bien-aimé, ton unique ;
c’est lui qui a sillonné les rues avec, sur ses épaules,
le lourd fardeau du péché qui te blesse.
C’est lui qui a prolongé la prière inachevée d’Abraham.
Et du haut de sa croix, il a touché ton coeur, en te disant :
« Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Oui, Père, je ne sais rien de ta douleur de Père,
mais je voudrais seulement joindre ma prière à celle de ton Fils
et te dire au nom de mon Église :
Père, pardonne-nous, car nous ne savons pas ce que nous faisons.
Amen
Un ministre de l’EPUdF